Un entretien avec Xavier Pommereau,  psychiatre, spécialiste de l'adolescence, tourné à l’occasion du colloque « JEUNES EN MAL-ÊTRE ET CONDUITES À RISQUE » organisé par le Centre de prévention du suicide et d’accompagnement le jeudi 26 octobre 2017 à Saint-Servais.

L’émergence de la sexualité, les remaniements identitaires, les enjeux liés à l’autonomisation sont autant de facteurs d’insécurité pour les adolescents et leurs parents.

Ce texte propose une lecture dynamique de l’adolescence par la lorgnette de la théorie de l’attachement. Fondée sur la recherche de sécurité en cas de détresse, cette approche aide à comprendre les ressources psychologiques et relationnelles sur lesquelles les adolescents pourront s’appuyer afin de négocier les mouvements complexes de cette étape de vie. La manière dont les adolescents réguleront leurs émotions résulte à la fois des relations de la petite enfance et des interactions présentes avec l’environnement.

Les professionnels trouveront dans ce texte des clefs pour comprendre les problèmes en jeu à l’adolescence et, en cas de difficultés, pour aider aux interventions grâce aux concepts de la théorie de l’attachement.

Un entretien avec Sophie Marinopoulos, psychologue, psychanalyste. (03:00)  

L'ennui a mauvaise presse dans notre société actuelle qui privilégie les activités, le plein. Lorsqu'un enfant ou un ado s'ennuie, ne fait rien, traine, les adultes ont souvent peur qu'il fasse des bêtises, ait des mauvaises idées... 

La jeunesse, la sexualité et la violence ont au moins un point commun : ce sont des catégories qui sont tenues sous haute surveillance. Les grands interdits sexuels ont faibli dans nos sociétés et la sexualité juvénile, détachée du cadre affectivo-conjugal, est aujourd’hui admise. Mais les normalités sexuelles, loin d’avoir disparu, sont en réalité multiples et elles ne vont pas toujours dans le sens d’une sexualité égalitaire (entre les sexes) et adaptée (suivant les âges). 

Les incivilités, les violences, le harcèlement entre enfants dès le plus jeune âge sont signalés par nombre d’éducateurs. Ces chocs du « vivre ensemble » traduisent une fragilisation du lien social et du processus de socialisation. L’exigence de repenser la fonction éducative et les nouvelles conditions de celle-ci, de même que la posture des adultes, est au cœur des débats.