Perçus le plus souvent sous l’angle de leurs missions de surveillance et de maintien de l’ordre, les surveillants de l’administration pénitentiaire ont pourtant, au quotidien, une pratique professionnelle bien plus diversifiée.

À partir d’une recherche sociologique qualitative originale menée par l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire en 2016/2017 sur la vie sexuelle et affective des jeunes incarcérés, cette étude met en lumière certains aspects inattendus du rôle des surveillants en matière de gestion de l’intimité et de la sexualité des jeunes.

Les auteurs, Yaëlle Amsellem-Mainguy, chargée d’études et de recherche à l'INJEP et Arthur Vuattoux, ingénieur de recherche à l’École des hautes études en santé publique, chercheur associé à l’INJEP, livrent les résultats d'une enquête menée pendant un an auprès de jeunes adultes vivant en France métropolitaine sur leur usage d'Internet en matière d'information sur la santé et la sexualité.

Souvent définis seulement par les actes qui les ont menés en prison, les jeunes détenus sont rarement interrogés sur leur vie affective, amoureuse et/ou sexuelle. Cette enquête qualitative originale, menée pendant un an dans cinq prisons pour mineurs en France métropolitaine, montre la diversité des expériences des filles et des garçons incarcérés en matière d’intimité et de gestion de la sexualité, dans et hors les murs. Elle souligne une grande proximité des parcours sexuels et affectifs de ces jeunes avec les « autres jeunes » de leur génération et de leur milieu social, bien que la détention produise des effets singuliers sur leurs parcours.