Les missions locales : du Rapport Schartz à la garantie jeunes, 30 ans d'accompagnement des jeunes en difficulté
Dans la continuité des travaux qu'ils ont menés en 2015 sur les écoles de la deuxième chance, François PATRIAT (Socialiste et républicain - Côte-d'Or) et Jean-Claude REQUIER (RDSE - Tarn), rapporteurs spéciaux des crédits de la mission « Travail et emploi », ont souhaité s'intéresser à un autre dispositif destiné à l'insertion des jeunes en établissant un bilan de l'action du réseau des missions locales, entités issues du rapport « Schwartz » sur l'insertion professionnelle et sociale des jeunes de 1981.
Fortes d'un réseau couvrant la quasi-totalité du territoire, les missions locales constituent, à l'heure actuelle, les seules structures en mesure de proposer aux jeunes de 16 à 25 ans un « accompagnement global », c'est à dire couvrant un champ extrêmement large de problématiques : santé, logement, insertion sociale et professionnelle, formation, etc.
Après plus de trente ans d'existence, les missions locales, qui accueillent plus de 1,4 million de jeunes chaque année, en progression constante depuis 2007, se sont donc imposées comme des acteurs incontournables de l'insertion sociale et professionnelle des jeunes. Malgré un public accueilli présentant d'importantes difficultés, les résultats qu'elles enregistrent apparaissent positifs, près d'un jeune sur deux s'étant vu proposer un emploi ou une formation.
Pourtant, en dépit d'indéniables atouts, les missions locales font face à d'importants défis en matière de financement, de gouvernance ou encore de positionnement.
Les rapporteurs spéciaux estiment que quatre axes d'amélioration devraient être poursuivis :
- sécuriser les financements en améliorant le dialogue entre financeurs au niveau local ;
- procéder à une nouvelle clarification de la répartition des compétences entre Pôle emploi et les missions locales ;
- renforcer le suivi de l'activité des missions locales et envisager la mise en place d'un véritable pilotage par la performance tout en prévoyant une simplification des démarches administratives liées à la mise en oeuvre de la Garantie jeunes ;
- poursuivre la rationalisation du réseau en renforçant l'échelon régional et en envisageant des mutualisations.