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L’enjeu de cette revue de littérature est de recenser les travaux qui appréhendent directement ou indirectement la question des jeunes dans le processus de radicalisation violente. La radicalisation est un phénomène complexe qui nécessite de s’appuyer sur différentes disciplines. Si l’histoire, la science politique, la sociologie sont les principales disciplines recensées, cette revue puise également dans les sciences de l’éducation, la psychologie et la psychanalyse qui n’évacuent pas le rôle complémentaire des sciences sociales dans leur interprétation.

Depuis les attentats de janvier et novembre 2015, la radicalisation violente de type djihadiste s’est imposée dans l’agenda médiatique, scientifique comme dans celui des pouvoirs publics. L’existence de programmes de « déradicalisation » pour la jeunesse radicalisée ou en voie de l’être, la prise en charge éducative de ces jeunes par la Protection judiciaire de la jeunesse attestent de l’apparition d’une nouvelle figure « dangereuse » supplantant celle de la délinquance juvénile classique. Pour autant, dans le champ scientifique, la jeunesse de cette radicalisation est peu étudiée comme objet principal, au profit d’une analyse plus générale sur la radicalisation.

Cette revue de littérature tente de décloisonner sociologie de la radicalisation et sociologie de la jeunesse en mettant en dialogue les travaux portant sur les jeunes, issus des pays occidentaux, engagés dans des organisations radicales pouvant déboucher sur l’action violente. Comment la radicalisation politique et/ ou religieuse des jeunes a-t-elle été appréhendée historiquement et dans ses formes contemporaines ? Faisant le choix de ne pas se limiter au djihadisme, cette revue de littérature rend compte des formes d’engagement radical au sein desquels les jeunes sont présents (de l’extrême droite à l’extrême gauche et aux indépendantismes). En mettant en lumière la morphologie de cette jeunesse dite « radicalisée » ainsi que les facteurs les amenant vers ce type de parcours de vie, elle affirme la nécessité de varier les différents niveaux d’analyses sociologiques et les regards disciplinaires pour comprendre ce phénomène.