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"Cette recherche doctorale a pour axe l’élaboration et la mise à l’épreuve d’un modèle évaluatif de l’éducation artistique centré sur les effets de l’art et les normes d’un atelier. Au cœur de ce modèle  : la « pédagogie » de l’artiste et sa relation avec l’élève, s’adressant à un sujet à part entière, visant à développer sa singularité et son autonomie au sein du collectif grâce à la création partagée. La thèse développe l'hypothèse d'une «  zone proximale de développement spécifique » (A. Kerlan, 2008) générée par le travail artistique et l'expérience esthétique dans une co-construction favorisant un processus de subjectivation pour le jeune, grâce à l’instauration d’un « espace de création » (D. W. Winnicott, 1975).

Elle montre comment cette subjectivation passe nécessairement en atelier par un travail double de socialisation et d’individuation, dans les domaines cognitif, social et personnel. Sur le plan empirique, la recherche s’appuie sur les données recueillies dans le cadre d’un observatoire que l’on peut qualifier de microsociologique : il s’agit d’une classe artistique expérimentale, située dans un collège en zone d’éducation prioritaire, à Montpellier, ayant reçu des artistes professionnels en résidence durant quatre années, entre trois et six heures par semaine. Grâce à des méthodes qualitatives (observations directes d’un millier d’heures, films, photographies ainsi qu’une trentaine d’entretiens compréhensifs et semi-directifs) les résultats tendent à démontrer que la mise en place de résidences d’artistes sur la durée, à l’image de l’expérimentation longitudinale présentée dans la présente thèse, permet de proposer une éducation par l’art servant la formation de la personne dans son être global."