samedi
09
déc. 2017

Colloque

Paris - 09:00

Organisateur :

La revue Adolescence

Public : Professionnels  de l'écoute et de l'accompagnement

Les sexualités adolescentes

« Qui pose des questions aura des mensonges en guise de réponse », ironisait Winnicott. Comment entendre et parler alors de l’(extra-)ordinaire de la sexualité dans les cures d’adolescent ? C’est bien souvent dans l’écart entre ce qui est dit et ce qui est montré que se loge la conflictualité inhérente au processus adolescent. Si les adolescents savent très bien ce qui les excite, la construction de l’identité sexuée reste quant à elle problématique. L’adolescent est un être sexuellement désorienté, malgré les identifications œdipiennes qui le travaillent. Son vif désir rencontre de puissants obstacles : l’inhibition ou, à l’inverse, une sur-sexualisation paradoxalement défensive peuvent en être l’issue.

En 1997, la Revue Adolescence publiait une monographie sous le titre Sexualités. En vingt ans, les nouvelles technologies ont considérablement modifié leur quotidien : connexion permanente démultipliant les « contacts », images et vidéos partagées, pornographie en libre accès… Si l’amour et la sexualité ont conquis les écrans et parcourent les réseaux sociaux, ces formes actuelles ont-elles pour autant profondément modifié les représentations et les conduites des adolescents ? De la même façon, l’évolution sociétale, et plus particulièrement la plus grande tolérance vis-à-vis des sexualités « minoritaires », a-t-elle eu un impact sur cet âge de la vie, marquée par l’entrée en force du courant sensuel ?

Si les modèles psychanalytiques de l’adolescence aident à penser les bouleversements de la puberté et ses effets manifestes ou latents, les sexualités plurielles sont-elles à entendre comme destin du polymorphisme de la sexualité infantile ou comme l’effet plus spécifique du processus de subjectivation adolescent réinvestissant l’infantile ? L'objet amoureux est-il aussi un objet subjectalisant ? Peut-on enfin concevoir ces sexualités plurielles comme des formes de « perversions transitoires » dont témoigneraient les bousculades (contre-) transférentielles ?

Comité scientifique : Marie-Christine Aubray, Fanny Dargent, Jacques Dayan, Nicolas Rabain, François Richard


92 bis Boulevard du Montparnasse
75014  Paris