Dès 2003, Gérard Bonnet, professeur en psychologie et psychanalyste, posait la pornographie comme un « défi à la pudeur ». Elle s’impose aujourd’hui plus largement comme un « défi pour la construction de la sexualité adolescente ».

Jusqu’à très récemment, en France, ce sujet n’a pas été véritablement pris au sérieux. Et même si le gouvernement actuel s’est exprimé pour déplorer l’accès des jeunes aux contenus pornographiques, s’il a manifesté son intention de mieux le réguler, si ce n’est l’empêcher, le projet n’a pour l’heure débouché sur une aucune mesure concrète.

Le rapport introduit que : "si l’importance de la santé physique apparaît évidente, aussi bien aux yeux du grand public que des professionnels de santé et des responsables politiques, il n’en va pas de même pour la santé mentale" [...].

Les rapporteures indiquent également que "certaines étapes de l’existence des femmes entraînant des bouleversements importants pouvant conduire à des difficultés qu’elles ne sont pas toujours en capacité d’affronter seules. Ainsi, l’adolescence est une période délicate, susceptible d’engendrer un mal être ou une souffrance psychologique marqués" et consacrent donc un chapitre à l'adolescence.

[Une conférence avec Michèle Benhaïm, psychologue clinicienne, psychanalyste qui s'est tenue le vendredi 23 juin 2023]

Décrochages, dépressions, anxiétés, crises d’angoisse, troubles du comportement, automutilations, suicides…sont aujourd’hui le reflet de la santé mentale des adolescents à l’image d’un monde en crise.

L’adolescent déjà pris dans le tourbillon des changements pubertaires doit aujourd’hui faire face à un monde qui se dérobe sous ses pieds, au moment où il a justement besoin d’appuis solides.

Marie Jauffret-Roustide, Inserm

Découvrez le nouveau podcast de The Conversation France : « L’échappée Sciences ». Deux fois par mois, un sujet original traité par une interview de scientifique et une chronique de l’un·e de nos journalistes.

Le 11 avril, le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) a remis son rapport « Quand les enfants vont mal : comment les aider ? » à Charlotte Caubel, secrétaire d’État auprès de la Première ministre, en charge de l’Enfance.

"Dans un contexte d’augmentation avérée des troubles mentaux des enfants, les constats du HCFEA pointent le déséquilibre entre une montée constante des consommations de médicaments par les enfants et les adolescents depuis 2010, qui concernent près de 5 % d’entre eux, et le déficit structurel croissant des autres formes d’aides et de soins. 

« mon GPS - Guide Prévention et Soins Ado/Jeune adulte » est un outil qui vise à une meilleure connaissance de soi, mais également à faciliter l’expression et le respect de ses souhaits, dans l’hypothèse où on ne serait plus en mesure de consentir.

La mixité sociale à l’école – c’est-à-dire le fait pour les enfants des classes populaires, moyennes et supérieures de fréquenter les mêmes établissements – est généralement considérée comme un objectif désirable, à même de réduire les inégalités scolaires et de favoriser chez les élèves une forme d’ouverture à l’altérité.

D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, la santé mentale, ce n’est pas seulement l’absence de maladie. C’est « un état de bien être dans lequel une personne peut se réaliser, faire face au stress normal de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté ».

La période de crise sanitaire a impacté la santé mentale de l’ensemble de la population, avec une forte dégradation de celle du public jeune.

Échantillon national représentatif de 1 002 jeunes de 11 à 15 ans, construit selon la méthode des quotas

Échantillon interrogé par Internet via l’Access Panel Online d’Ipsos. Méthode des quotas : appliquée au sexe, à l’âge de l’enfant,  à la profession du parent, région, catégorie d’agglomération

L’étude Confeado a exploré les déterminants sociaux associés à la détresse psychologique des enfants et des adolescents pendant et au décours du premier confinement lié à la Covid‑19 en France.

Les résultats soulignent la nécessité de promouvoir la santé mentale des adolescents et des enfants, et de porter une attention soutenue aux filles et aux familles vulnérables sur le plan socio‑économique.

Cette étude met en lumière les déterminants structurels qui influent sur la santé mentale des jeunes et insiste sur l’importance de politiques publiques socialement différenciées lors des pandémies pour atténuer leurs effets délétères. 

Ce numéro spécial de La santé en action questionne en particulier l'éthique et les inégalités sociales et territoriales de santé.